Le Machu Picchu par le Chemin de l'Inca.

Publié le 20 Janvier 2016

 

Érigé sur un éperon rocheux, entouré de cimes vertigineuses, perdu dans la brume des hauteur péruviennes, surplombant le Río Urubamba, le site de Machu Picchu dévoile un charme tout à fait irrésistible, comme si cet ancien village était ensorcelé et avait encore le pouvoir d'envoûter le visiteur. Découvrir celui que plusieurs considèrent comme le site archéologique le plus spectaculaire de l'Amérique du Sud en arrivant par le mythique Chemin de l'Inca se révèle une expérience encore plus saisissante et inoubliable.

UN PEU D'HISTOIRE

 

 

En découvrant pour la première fois le Machu Picchu en 1911, l'explorateur américain Hiram Bingham a entrouvert les portes d'un trésor oublié de l'histoire et du temps. Cet ensemble architectural gigantesque, mélange d'étrangetés et de beautés, témoigne du génie bâtisseur des Incas.

Machu Picchu resta inconnu des Espagnols, les ruines étant protégées des regards par les hautes montagnes qui l'encerclent. En effet, c'est l'un des rares sites incas que les Espagnols n'ont pas détruits.

Depuis sa découverte, Machu Picchu a révélé un peu du mystère qui l'auréole, même si tout n'a pas été entièrement élucidé. Beaucoup d'éléments donnent à croire que cette citadelle était le centre religieux et astronomique principal des Incas, et la destination d'un chemin de pèlerinage qui le rattachait à Cusco. À l'époque inca, l'existence du site n'était connue que de l'élite de l'Empire, un secret d'autant bien gardé que la tradition orale l'oublia et que les Incas ignoraient l'écriture.

LE CHEMIN DE L'INCA

 

 

Pour des gens qui ignoraient l'usage de la roue, les Incas sont tout de même parvenus à concevoir un formidable réseau routier de plus de 30 000 km qui rayonnait jusqu'en Bolivie, au nord du Chili, traversait le Pérou de part en part pour atteindre l'Équateur et même le sud de la Colombie. Véritable miracle de la technologie, ce réseau (Qhapaq Ñan) fut construit sur un relief extrêmement accidenté à travers la cordillère des Andes en longeant des précipices et en enjambant partout ravins et ríos. L'un des tronçons qui subsiste encore aujourd'hui est le Chemin de l'Inca, d'une longueur de 42 km, qui débute tout près du village d'Ollantaytambo et se rend jusqu'à Machu Picchu; il est rendu célèbre par le site prestigieux qu'il dessert.

Parcourir le Chemin de l'Inca par ses propres moyens n'est plus autorisé, et il faut donc passer par une agence locale. Il faut en outre réserver cette randonnée au moins trois mois à l'avance, les autorités ayant décidé de réduire l'affluence afin de préserver le sentier. Sachez aussi qu'il s'agit d'une expédition que l'altitude, le froid, les insectes et l'hébergement rudimentaire peuvent rendre passablement éprouvante.

D'une durée de quatre jours et trois nuits, le trajet débute au Km 82, peu après le village d'Ollantaytambo, son point de départ officiel. De là, le sentier longe le Río Urubamba, croise les ruines de Llaqtapata, monte puis descend la vallée de Cusíchaca et parvient ensuite au village de Huayllabamba, où vous pourrez vous approvisionner. Huayllabamba est le seul village que vous croiserez durant votre randonnée.

La deuxième journée est sans doute la plus pénible, car on débute à  3000 m et on quitte la végétation pour grimper jusqu'au col de Warmiwañusca, à 4200 m, avant de redescendre tranquillement dans la vallée de Pacamayo. Le nom de Warmiwañusca veut dire «la femme morte»; ici, les randonneurs comprennent toute sa signification. La descente, fort raide, est exigeante pour les mollets et les genoux; faites attention aux roches qui risquent de rouler sous vos pas.

La troisième journée de marche débute tôt encore une fois pour affronter la dernière ascension difficile jusqu'à 3860 m. En chemin, vous croiserez brièvement le site de Runkuraqay, en forme de lune, avant d'effectuer une longue descente escarpée jusqu'aux superbes ruines de Wiñayhuayna (qui signifie «toujours jeun »), lieu du campement d'étape.

Pour la dernière journée, on se lève obligatoirement vers 4h afin de pouvoir admirer le saisissant lever de soleil qui illumine le site de Machu Picchu. Généralement, on visite le site, puis on descend jusqu'au village d'Aguas Calientes en autobus pour aller se détendre dans les bains thermaux qui donnent leur nom au village. Les plus vaillants pourront se rendre au village à pied.

 

Rédigé par Régis Baillargeon

Publié dans #Voyage

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